QU’EST CE QUE L’APNÉE DU SOMMEIL ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire qui se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant le sommeil. Les apnées peuvent durer de quelques secondes à plus d’une minute et se produisent plusieurs fois par heure. Les hypopnées sont des événements respiratoires moins graves que les apnées, mais qui peuvent également perturber le sommeil. Les symptômes de l’apnée du sommeil comprennent la somnolence diurne, les maux de tête, la fatigue, les problèmes de concentration, les ronflements, les sueurs nocturnes et les insomnies. Les facteurs de risque incluent l’obésité, l’âge, le sexe masculin, la rétrognathie et la prise d’alcool. Le traitement du syndrome d’apnée du sommeil dépend de sa sévérité et peut inclure des mesures conservatrices telles que la perte de poids, l’abstinence d’alcool ou de somnifères, ainsi que des prothèses d’avancement mandibulaire.
Qui est touché par l'apnée du sommeil ?
En France, environ 5% de la population souffre d'apnée du sommeil, touchant 1,5 million de personnes. Les hommes sont plus affectés que les femmes avant 60 ans, mais l'incidence s'égalise après cet âge. Le risque augmente avec l'âge, affectant 7,9% des 20-44 ans, 19,7% des 45-64 ans, et 30,5% des plus de 65 ans. Ces chiffres varient selon les définitions et de nombreux cas restent non diagnostiqués.
Quels sont les mécanismes ?
Les apnées du sommeil se caractérisent par des pauses respiratoires fréquentes dues à des obstructions des voies respiratoires, entraînant des micro-réveils inconscients et des symptômes comme le ronflement et la somnolence diurne. Les facteurs de risque incluent l'âge, le sexe masculin et l'obésité. La gravité est mesurée par l'indice d'apnées/hypopnées (IAH), avec des niveaux allant de léger, modéré à sévère. Une forme rare, l'apnée centrale, est causée par une perturbation de la commande cérébrale de la respiration.
Quels sont les symptomes ?
Symptômes nocturnes : Ronflements intenses, sommeil agité avec micro-éveils, pauses respiratoires, sueurs nocturnes, et somnambulisme possible.
Symptômes diurnes : Fatigue au réveil, somnolence fréquente, irritabilité, troubles de concentration, baisse du désir et dysfonction érectile.
Quels sont les facteurs aggravants ?
L'apnée du sommeil est aggravée par l'obésité, l'âge avancé, le sexe masculin, la consommation d'alcool et de somnifères, le tabagisme, les maladies respiratoires, certaines anomalies anatomiques et le diabète de type 2.
Quelles sont les complications de l’apnée du sommeil ?
Non traitée, l'apnée du sommeil peut entraîner des complications respiratoires, endocriniennes, digestives, reproductives, de fatigue diurne et cardiovasculaires, augmentant les risques d'asthme, de diabète, de reflux, de dysfonctionnement sexuel, de somnolence et de maladies cardiaques.
Comment dépister l’apnée du sommeil ?
Evaluer la probabilité de faire de l’apnée du sommeil
Les echelles de dépistage
Si vous avez du mal à dormir, si vous ronflez ou si vous pensez que vous souffrez d’apnées du sommeil, il est recommandé de parler d’abord à votre médecin de vos préoccupations concernant vos troubles du sommeil. Il est possible de réaliser plusieurs questionnaire dont l’échelle STOP-BANG pour évaluer la probabilité de faire de l’apnée et l’échelle d’EPWORTH pour évaluer la somnolence.
La polygraphie ventilatoire
Simple à mettre en oeuvre
C’est un enregistrement de la respiration pendant la nuit, réalisé à domicile (ou dans un laboratoire du sommeil). C’est l’examen le plus courant et le plus simple pour diagnostiquer le syndrome d’apnées du sommeil. On place des capteurs sur votre corps qui enregistrent les paramètres de votre respiration pendant la nuit. Ces capteurs sont une sonde de pression qui se trouve généralement sur votre nez et/ou la gorge, une sangle thoracique et abdominale ainsi qu’un capteur de pulsation et d’oxygénation au doigt.
La polysomnographie
A domicile, pas d'hospitalisation
Elle enregistre plusieurs signaux pour quantifier les stades du sommeil et d’autres signaux complémentaires en fonction de la pathologie connue ou suspectée. Elle possède, en plus des capteurs de la polygraphie, d’autres capteurs :
1. Électroencéphalogramme (EEG) : Il mesure l’activité neurologique. Les électrodes sont placées sur le cuir chevelu du patient.
2. Électro-oculogramme (EOG) : Il mesure l’activité oculaire. Deux électrodes sont placées près des yeux.
3. Électrocardiogramme (ECG) : Il mesure l’activité cardiaque.
4. Électromyogramme (EMG) : Il mesure l’activité musculaire. Deux électrodes sont placées au niveau de la mandibule et des jambes.
Vos résultats
Le stade de l’apnée est généralement déterminé par un score d’apnée hypopnée indice (IAH) qui est le nombre total de pauses respiratoires et les hypopnées (diminutions de la respiration) par heure de sommeil. Plus le nombre est élevé, plus le stade est sévère. Il est important de noter que même une apnée légère peut causer des problèmes de santé et de qualité de vie si elle est répétée tout au long de la nuit.
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Examen Normal
Moins de 5 pauses respiratoires par heure, il ne nécessite pas de traitement (<1.5/h chez l'enfant).
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Stade léger
Entre 5 et 15 d’IAH (entre 1.5 et 5/h chez l'enfant).
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Stade modéré
Entre 15 et 30 d’IAH, il peut nécessiter selon votre état des examens complémentaires ou un traitement (entre 5 et 10/h chez l'enfant).
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Stade sévère
Plus de 30 d’IAH, un traitement est quasi obligatoire (>10/h chez l'enfant).
Comment traiter l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire sérieux qui nécessite une attention médicale toute particulière. Voici une brève description des différents traitements disponibles qui feront l’objet d’un échange primordial avec le patient !
Orthèse d’avancée mandibulaire
l'OAM
Ces appareils poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne. Ils conviennent surtout pour les apnées du sommeil de moyenne gravité avec peu de symptômes ou pour les patients ne pouvant absolument pas tolérer la PPC. Elle est également prise en charge par l’Assurance Maladie.
Ventilation pression positive continue
la PPC
Ce traitement est recommandé si l’indice d’apnées-hypopnées (IAH) est supérieur ou égal à 30, ou si l’IAH est compris entre 15 et 30 avec somnolence sévère dans la journée, ou en présence d’une maladie cardiovasculaire grave associée. La PPC est remboursable au même titre qu’un médicament par l’Assurance Maladie.
Mesures hygiéno-diététiques
la Diététicienne
Ces mesures sont absolument indispensables et peuvent suffire dans les formes légères d’apnée du sommeil. Elles consistent à perdre du poids si besoin, adopter une activité physique régulière, arrêter la consommation de tabac, réduire la consommation d’alcool surtout le soir, et adopter des horaires réguliers de sommeil. L’intervention d’une diététicienne est très recommandée.
le traitement positionnel
Rare mais possible
Très peu utilisé, il peut parfois contribuer à soigner des patients qui présentent des apnées/hypopnée uniquement sur le dos. Il en existe plusieurs sortes mais ne fonctionne pas toujours très bien en dehors du traitement vibratoire.
La chirurgie
ORL, CMF
Dans certains cas, la chirurgie peut être envisagée, notamment en cas de malformations ORL. Une nouvelle technique la stimulation du nerf hypoglosse XII commence à être déployée en France, elle concerne un faible nombre de cas et peut être indiquée en cas d’échec du traitement par PPC ou OAM.
Pour les patients ayant une obésité morbide avec une apnée du sommeil sévère, la chirurgie bariatrique (estomac) doit être discutée.